CH2 - Les Saxons de l'Ouest

Au 25e jour du mois de Juin de l'An de grâce 876 de notre Seigneur le Christ, Royaume des Saxons de l'Ouest (Wessex), en le port de la ville de Hamptun, entre la Test et l'Itchen.


Le bateau franc vint s'amarrer à ce qui devait être une place qui lui était pratiquement réservée tant les hommes du bord savaient avec précision comment l'atteindre. La manoeuvre fut, en tout cas, particulièrement impressionnante de souplesse et de précision, un véritable exploit dans un port déjà particulièrement surchargé. Bientôt, les hommes quittèrent leurs postes une fois le bateau sécurisé et on commença à débarquer peu à peu les affaires des magi. Plus tôt ils seraient loin, mieux ce serait. Qunt aux marchandises, peu de chance qu'elles ne soient débarquées avant que le Capitaine n'ait déjà trouvé un acheteur et négocié un bon prix.

La ville de Hamptun était déjà un des plus grands ports du Wessex en ce temps, siège de la majorité du commerce des royaumes saxons, de plus en plus en difficulté, avec le continent. De là, on recevait les armes et les matières premières dont les raides vikings privaient les artisans et les soldats du royaume, un poumon vital pour tous les saxons de l'île, la seule porte encore sûre qui ne devrait jamais tomber entre les mains des vikings. Et à la demande du Roi, les autorités de la ville avaient prit des mesures...
Mais en ce mois de Juin 876, personne ne pouvait manquer de constater une incroyable quantité de bateaux de toute sortes, de toutes tailles et d'origines diverses qui mouillaient jusque dans l'estuaire de la Test, gênant grandement la navigation dans ces eaux.

La ville en elle-même, enfermée derrière d'antiques murailles de l'époque romaine, était également surpeuplée.
Les rues grouillaient de réfugiés essayant tant bien que mal de trouver du travail ou, à défaut, chapardant le minimum vital en ces temps désespérés. Cette populace avait fuit les raids vikings et les attaques des paiens sur leurs terres, ayant tout perdu ou refusant par conviction de vivre une seule seconde sous le joug de maîtres qui désacralisaient et pillaient lieux sains et monastères pour s'emparer des trésors sacrés qu'ils renfermaient !
Signe de leur dévotion renouvelée, et malgré leur pauvreté et leur dénuement, les donations et oboles étaient nombreuses, que ce soit pour l'Eglise et pour les troupes du Roi chrétien Alfred en sa capitale de Wintanceaster.
Partout, on avait improvisé des petites chapelles, et il n'était pas rares de voir de très jeunes prêtres tout juste ordonnés, parfois à la va-vite, ânonner dans un latin des plus approximatif, des paroles de la bible qui n'avaient aucun rapport avec le sujet mais qui semblaient totalement captiver les foules.... produisant un très désagréable bourdonnement d'interférence avec la magie des environs déjà très ténue.

Avec tout ces gens, et la chaleur qui commençait à se faire sentir, la ville côtière était en proie à une véritable infestation de moustiques et il était évident, à voir les étals des quelques marchands, que dans quelques jours, la ville serait sujette à une pénurie en nourriture.... pénurie qu'un printemps atroce n'aiderait clairement pas à arranger.

Une situation particulièrement difficile, et les rumeurs nombreuses et tenaces d'une grande offensive des danois par Hamptun rendait la situation explosive.

"Chers camarades, que pensez vous de rejoindre au plus vite la maison Mercere."

C'est avec un sentiment mitigé que Morrigan regardait la ville. Elle se contrefichait de la situation de ces humains , qui tant ils étaient nombreux, pouvaient bien perdre les plus faibles d'entre eux. Mais, cela signifiait surtout qu'il n'allait pas mieux. Elle se tourna vers l'une de ses compagnes

- Anya, peux-tu joindre les nôtres hors de la cité et demander un rapport sur la situation?

La fée regarda ensuite la jeune viking. Eldrid, par prudence, s'était vêtue d'une grande cape et dissimulait les atouts qui montraient ses origines nordiques.

- Ne vous en faites pas Dame Morrigan. Je n'ai pas l'intention de nous faire perdre du temps inutilement ...

Le sous-entendu était clair.

Morrigan se tourna vers Albus et opina du chef.

- Allons-y.

Anya, qui fit d'ailleurs sursauter plusieurs marins qui ne l'avaient pas vu de tout le voyage, se pressa de quitter la cité pour trouver les faes locales et avoir les nouvelles fraiches, si possible.

La caravane quitta rapidement le port pour atteindre une grande maison non loin des murs de la cité. Évidemment, la maison Mercere d'Hamptun n'était dans la cité même... même en temps normal, il pourrait être très difficile à certaines personnes ayant reçu le don de passer des gardes même les plus négligeants.
La bâtisse en elle-même était dans un très sale état. Le torchis des murs étaient en passe de s'effondrer, le bois était pourris par endroit, et le chaume de la toiture avait connu des jours meilleurs. A l'intérieur, ce n'était guère mieux en fait. Le sol n'était plus balayé depuis des mois, au moins. Les meubles étaient branlants, cassés ou bricolés à la va-vite.

Un petit homme dans des vêtements élimés se pressa pour acceuillir des visiteurs qui, de toute évidence, c'étaient trompé d'adresse... et s'interrompit, bouche-bée, quand il remarqua les signes identifiant les nouveaux venus sur l'île comme étant des mages de l'Ordre...
Tout en essayant de se recoiffer sa tignasse grasse et hirsute, il s'inclina respectueusement.

-C'est... c'est à quel sujet ?

"Bonjour je me présente Albus de flambeau et voici mes compagnons." dit Albus en désignant les personnes a coté de lui.

"Nous venons tout juste d'arriver sur l'ile et nous aimerions savoir si il était possile de faire halte chez vous avant de pouvoir trouver un moyen de locomotion pour rejoindre Witancastre. En effet le voyage en bateau n'a pas arranger l'état de certains de mes camarades." dit Albus avec un demi sourire en pensant a Kimera et Diane.

"Et j'aimerais profiter de votre sympathie pour vous demander aussi si vous aviez connaissance de caravanes qui font le trajet entre ici et Witancastre?"

Diane avait mal à la tête, et la terre tanguait un peu trop pour elle.
Oh, elle avait senti les vapeurs d'alcool se dissiper il y a des heures. En toute honnêteté, les dîtes vapeurs ne s'étaient pas vraiment dissiper. Elles s'étaient... évacuées.

Mais dans tous les cas, Diane se sentait mieux. Pas bien, mieux.
Ce qui fût pour elle une sacrée chance. Elle ne remarqua pas la condition de la ville, ni de sa population. Elle ne remarqua pas non plus l'état de délabrement de la taverne.

Elle avait été parfaitement heureuse que personne ne lui ait demandé son avis, et lui ai laissé un peu de temps pour se réhabituer au bon vieux plancher des vaches. On avait pas idée de faire des bateaux qui tanguent !

Diane laissa Albus parler, se contentant d'un sourire poli tout en glissant discrètement pour s'adosser à un mur. Elle se permit même un hochement de tête.

l"Intendant de la maison Mercere les regarda longuement, incrédule... jadis, des gens qui venaient du continent, on en avait souvent, mais plus depuis... longtemps !

-Vous... euh... Eh bien, oui, je suppose que vous pouvez rester ici, ce n'est pas la place qui manque.... mais je vous demanderai de participer aux frais, car la maison est... comment dire... dans une situation complexe.

Pour ne pas dire totalement fauchée.

-Pour les caravanes vers Wintanceaster, l'avantage, c'est que la route est assez sûre... En partant demain dans la matinée, vous y serez sans doute avant midi.... mais je peux me renseigner pour vous trouver une caravane, si vous préférez.

"cela serait fort sympathique si vous vous en chargiez effectivement le voyage nous a fatigué pour certains."

-Eh bien... D'accord..

Il haussa les épaules et les laissa s'installer pendant qu'il partait à la recherche d'un des gamins qu'il payait une misère pour faire quelques courses en ville.

A l'heure du repas, il vous servit un bouillon de poisson et un peu de pain frais, du fromage qui n'avait pas très bon gout... tout ce qu'il avait pu trouvé, et leur indiqua que cela avait couté une somme effarante, ce qu'ils n'eurent aucun mal à croire au vu des étals.

Les paillasses mises à leur disposition furent refaites à la dernière minute, ce qui évita, au moins, tout un tas de vermines et autres saletés. C'était déjà ça, mais cela faisait quand même mal au coeur de voir une maison Mercere dans un état aussi lamentable.

Comment exprimer le choc qui saisit la fée à la vue de ce ... taudis. Elle qui pensait que les Mages étaient au-dessus de la condition des mortels dut bien s'avouer stupéfaite sur ce coup-là.

Elle ne dit mot mais salua l'hôte d'un signe de tête. Elle alla se changer avant le dîner, apparaissant vêtue d'une robe blanche immaculée. Elle semblait soulagée de n'être plus couverte par son armure. Sous ses pieds nus, les planches se coloraient d'un blanc givré et cela reflétait accessoirement son humeur du soir. Elle s'assit, toujours sans dire le moindre mot et prit le repas frugal qui leur était vendu à prix d'or.

Diane profita du petit temps d'avant repas pour faire un tour autour de la maison Mercere. La misère des lieux lui sauta d'un coup au visage, et elle ne put s'empêcher de maudire les vikings.

Certes, ce n'était pas vraiment leurs fautes. S'ils n'avaient pas été là, les gens du coin se seraient débrouillés pour se faire la guerre entre eux, et la situation aurait aussi catastrophique.
Certes, elle avait connu quelques vikings qui étaient sympathiques.
Et, certes, ces foutus bretons insulaires méritaient bien ce qu'il leur arrivait, ces mangeurs de... bah, de rien du tout en ce moment.

Sans être plus avancée que ça, elle retourna à la maison Mercere quand elle vit le petit commis revenir les bras chargés de victuailles. Pour être honnête, ces bras n'étaient pas chargés. Et Diane n'était pas vraiment sûre que ce soit des victuailles.

Se retrouver en face de son bol ne la réconforta pas plus quand aux qualités nutritives. Elle aurait bien tenté un sort pour détecter le poison, juste au cas où, mais elle n'était pas sûre qu'il fonctionne contre les intoxications alimentaires. Et puis, elle avait vu pire.

Elle mangea sans mot dire, se disant que ce serait certainement le meilleur repas qu'elle allait avoir pendant un bout de temps.


Au vue de l'humeur... certaine de la Reine de l'Hiver, Diane tenta d'engager la conversation, après s'être éclaircie la gorge:

"Hum... Ce qui arrive à cette ville est désastreux. Tous ces miséreux... Ce serait à souhaiter que l'on dispose tous de sorts faisant apparaître de la nourriture. On pourrait alors la distribuer. Ca éviterait pas les guerres, c'est sûr. Les gens aiment trop se taper dessus pour ça, mais au moins, ceux qui ont rien demandés pourraient se caler l'estomac."

Non, elle était pas vraiment doué pour lancer les conversations.

Morgane leva la tête de son bol de soupe et regarda Diane, ne sachant visiblement pas si c'était à elle que la jeune mage s'adressait. Elle s'essuya délicatement la bouche à l'aide d'une serviette dont elle finit par trouver un bout propre.

- Ma foi, je ne saurai trop qu'en dire. Ce genre de considérations n'est pas ... comment dire? Je n'ai pas l'habitude de m'y intéresser, tout simplement. Après, à moins que vous n'ayez l'intention de lancer de tels sorts du matin au soir, je n'ai pas l'impression que vous pourriez y changer quelque chose de façon durable. Et quant à éviter les guerres, ne vous en faites pas, les hommes trouvent toujours matière à se battre: l'or, les femmes, le plaisir de tuer...

Brusquement, elle leva la tête et se tourna légèrement vers la porte.

- Pardonnez-moi.

Elle se leva et sortit, aussitôt suivie par une Eldrid à la mine soucieuse. Revenant quelques minutes plus tard, Morrigan déclara simplement.

- Le temps m'est compté, je dois partir chez les miens d'urgence. Je vous rejoindrai dans le lieu où se situe votre alliance. Maître Antémon, pouvons-nous partir au plus tôt?

Antémon faillit s'étouffer avec son bouillon... ou une arête... et hocha rapidement la tête.

-Bien sûr, Majesté. Je prends mon matériel et je vous suis.

Il se retourne vers les autres et leur adresse un grand sourire.

-J'ai été ravis de vous suivre dans ce périple, mes jeunes amis. Au plaisir d'une nouvelle rencontre !

Et il se pressa pour rejoindre le dortoir et ses affaires avant de rejoindre Morrigan d'un petit trot décidé.

"Hum, c'était bizarre nan?
Bon c'est quoi le plan pour demain?

"Prendre une caravane pour Wintanceaster, je suppose. Quelle est votre mission au fait ? Aura t'on un contact là bas, ou sommes nous livrés à nous même ?"

"Il y aura bien un contact qui nous attendra. Notre mission en somme est de découvrir pourquoi les alliances sur cette ile ne donne plus signe de vie.
Dit comme ca on pourrais croire que c'est dangereux mais comme on a pas vraiment d'indice il n'y a pas de quoi s'en faire." dit Albus pour à la fois répondre a Diane mais aussi pour le taquiner.

"Vue l'état de cette maison, on peut supposer qu'ils ne donnent pas plus de signe de vie ici. Soit ils ont tous émigrés en Irlande, soit ils ont émigrés de l'autre côté de la rivière des morts."

Diane réfléchit quelques instants à cela.

"Au fait, que savez vous des Alliances locales ? Où se trouvent-elles, et quels sont leurs nombres ? On pourrait ainsi dès maintenant essayer de faire un semblant de plan. Pas qu'il tiendrait plus de 5 minutes, bien sûr, mais c'est toujours bien d'avoir des plans".

-Ils ne donnent plus signe de vie parce qu'ils ont été attaqués...

Le petit homme qui les avait accueilli, et qui avait visiblement cuisiné, à en croire l'état de son tablier élimé et crasseux, vint s'asseoir non loin d'eux, à l'une des autres tables branlantes.

-Désolé de vous interrompre ou d'écouter vos conversations...

Il afficha un petit sourire édenté.

-... La dernière fois qu'un des nôtres.. une Toque-Rouge... en activité est passé par ici, il ne restait visiblement plus qu'une poignée d'Alliances qui n'avaient pas été attaquées.... et l'une d'elle, tout au Nord de la Northumbrie, tout là haut, du côté d'Edimburgh, non loin de la frontière du tribunal avec les terres incultes des Scottis et des Pictons, refuse catégoriquement tout contact avec quiconque, au point d'attaquer à vue, même les Toques-Rouges.

Il soupira, c'était là un grand crime pour un mage d'attaquer un toque rouge en service et qui n'avait rien fait pour s'attirer les foudres du mage (les Toques-Rouges, bien que dénués du Don, jouissent du même statut que les autres Magi de l'Ordre).

-... On parle d'attaques menées par une force... sans commune mesure. Y a beaucoup de rumeurs qui circulent, V'voyez... On parle de monstres, de fomoris... ou encore d'une simple ombre sans forme... on dit que des survivants des attaques sont venus mourir après des jours de fuite à courir dans la nature... les cheveux blanchis par la terreur... On dit aussi qu'un puissant sorcier serait derrière tout ça, insulté par les Fondateurs. Il aurait alors ourdit sa vengeance avant de commencer à frapper ici... D'autres parlent de véritables démons surgis des enfers, accompagnant les vikings....

Il renifla.

-... Et enfin, les moins "amusants" affirment que ce sont "simplement" ces maudits vikings qui auraient attaqués les alliances perdues. Une des alliances non loin de Londres est d'ailleurs tombée, il y a peu, lors d'un Raid viking, ce qui donne du poids à cette hypothèse...

Kimera souris largement,
"Ouai mais nous on a rien a craindre! On a un flamboyant Flambeau flambeur, une viking, une Reine des Fées, une maga qui tiens pas l'alcool et leur arme secrète!"

Elle attendit un moment voyant si quelqu'un relèverait l'histoire de l'arme secrète.

Des regards incrédules lui répondirent que non.

"Je parle de moi! La Maga des chimères! Et son fidèle rongeur de compagnie!"

Elle ne savait pas pourquoi mais le fais de rappeler à tout le monde qu'elle avait un écureuil venait de lui rappelé qu'elle ne l'avait pas vu depuis un moment.

Oh et elle n'était pas sur d'avoir bien fait de parler de la viking et de la reine des Fées... Enfin bon... On été pas à ça près.

"Ah excuse moi je pensais que c'était toi la maga qui tiens pas l'alcool et Diane notre arme secrète qui vomirait sur n'importe qui oserais s'approcher. Mais bon chacun peut se tromper et faire de mauvais jugement Apres tout il y a toujours nos gardes ainsi que Hilda et Martinus qui ne nous ont pas montrer l'étendu de leurs savoirs." dit Albus qui devais pour le coup se moquer du concours des deux magi.

"Et je ne suis pas flambeur." précisa Albus qui souriait quand meme pour la plaisanterie de Kimera.

"Donc vous dite que on aurais vu une alliance se cloitrer et attaquer tout ceux qui approcherais et des rumeurs sur les responsables du meurtre des autres alliances des rumeurs qui parlerais de démons, magi, ou monstres divers.
Il ne reste aucun témoin magi ou digne de foi qui ne se serait pas laisser aveugler par la terreur ?"

-Aucun, non... sinon, on saurait de quoi il retourne et on aurait depuis longtemps cherché comment y remédier au lieu de laisser les alliances tomber l'une après l'autre.

Il regarda le jeune magus, secouant la tête. Ca tombait pourtant sous le sens.

-... Bref... Peut-être en apprendrez-vous plus à la capitale. Après tout, vu qu'il s'agit du siège principal de notre maison... Mercere, pardon... dans le royaume, ils doivent savoir tout ce qu'il y a à savoir.

Il se leva.

-Je vous souhaite la bonne nuit. Demain, votre caravane quitte Hamptun peu après tierce, je vous encourage donc à ne pas veiller trop tard.

Et après avoir salué chacun, il gagna sa petite pièce privative lui tenant lieu de chambre.

HRP : J'en profite ici pour vous parler un peu de la question du temps à l'époque, et plus particulièrement des heures (Pour le calendrier, le calendrier Julien sera en application jusqu'au XVIe siècle).

On compte 12 heures de jours et 12h de nuit. Du coup, une heure en été (un 12e de la durée du jour), n'est pas la même qu'une heure en Hiver, mais les repères temporels ne sont pas les mêmes, on ne vit pas selon les mêmes rythmes ni selon les mêmes principes qu'aujourd'hui. Pour rythmer les heures et "garder le compte", on se sert des "heures canoniales" et des célébrations.
- On a Laudes ou Prime à l'aube
- Tierce à la troisième heure du jour
- Sixte à la moitié de la journée solaire (donc, pour nous aujourd'hui, vers 13h en Hiver et 14h en été)
- None à la neuvième heure de la journée
- Vêpres, en début de soirée, marque le début de la journée liturgique et est l'office le plus important de la journée pour toute la chrétienté à l'époque (et théoriquement encore aujourd'hui....).

Et pour la nuit, on se sert généralement de bougies qui brulent en un temps plus ou moins fixe pour marquer les temps : Complies (heure du couché pour les moines), puis Matines (a la moitié de la nuit, qui marque l'heure de réveil pour beaucoup, notamment les paysans, pour être prêt pour pouvoir travailler le plus longtemps possible avant que le soleil ne commence à devenir une gêne).

Globalement, la majorité des gens se moquent totalement du temps qui passent. Marquer sa temporalité par rapport à une année ou même par rapport à la naissance de JC, c'est un truc de lettré et de moines (ce qui est, à l'époque, pratiquement synonyme). Pour le commun, on marque le temps par rapport à une fête religieuse, par rapport à un évènement local (catastrophe ou, même, naissance d'un petit de sa connaissance... ce qui n'aide pas), et la noblesse (très différente de la noblesse médiévale tardive) tend à marquer le temps par rapport, notamment, aux temps de règne des Rois et suzerains directs... et les plus instruits, qui ne sont pas nombreux, se fient aveuglément à l'Eglise pour ce qui est de la datation.

Albus souhaita la bonne nuit à ses compagnons et décida d'aller se reposer pour être près à partir le lendemain.

Au petit matin, donc, alors que les nombreuses églises et chapelles de la ville n'aient célébré Tierce, la troupe de Magi et leur suite de grogs, rejoignirent le lieu convenu, à la porte Nord des remparts romains.
Là, un marchand la mine sombre les accueillit sèchement, refusant de parler toute autre langue que son saxon, ce qui réduisait considérablement les possibilités d'échange à Hilda et sa soeur qui, au vu de leur expression quand le marchand parlait, sur un ton sec, n'étaient pas franchement ravies de ce qu'elles entendaient.

Les paysages étaient magnifiques, verdoyants et encore, pour la plupart, à peine touchés par la présence de l'homme. De temps à autres, on pouvait voir un village, très souvent ceint d'une palissade plus ou moins épaisse et efficace en fonction de la richesse des habitants.
Une ou deux fois, c'est une petite forteresse qui apparaissait sur une colline, certaines reprenant de toute évidence les plans, et parfois les murs d'anciens oppida romains ou britons.

Et finalement, alors que Sixte ne tarderait sans doute pas à être sonné, comme le type de la maison Mercere d'Hamptun leur avait dit, ils purent voir les anciens remparts en plein chantier de restauration de la capitale du royaume du Wessex.

Wintanceaster, enfin !

Mais une Wintanceaster qui préparait la guerre, qui s'armait, elle et ses hommes valides. Et ce n'était pas là des troupes pour lutter contre les raids, non. Ceux qui étaient en train de s'entrainer sur les anciens champs de Mars romains étaient des soldats pour faire la guerre !

Alors que les cloches de la capitale annonçaient fièrement Sixte, la majorité des paysans étaient déjà en train de partager une pause, dans les champs ou dans les hameaux et fermes alentours. Ils étaient rares à rentrer dans la cité, et alors qu'un encombrement se formait, les magi comprirent pourquoi.
A la porte, une troupe armée semblait filtrer avec un zèle impressionnant, chaque personne, caisse, ballot, tout ce qui pouvait entrer dans la cité.

Il fallut attendre un temps incroyable avant que ce soit le tour des magi.

Le chef de la troupe, un oeil bandé par une pièce de cuir, les toisa de son oeil unique et fit une grimace qui, sur sa trogne mal rasée et burinée par les éléments, la guerre et le temps, lui donnait un air presque effrayant.

Il cracha quelques mots en saxon et Hilda lui répondit.
Après quelques secondes, alors qu'Hilda semblait outrée, les hommes approchèrent. La Saxonne se retourna vers ses compagnons, le regard noir et luttant visiblement à grand peine pour ne pas lancer des sorts de glace à tout va !

-Ces... petits... miséables.... vermines... Ils veulent fouiller nos possessions, et aucune arme ne doit rentrer dans la ville. Ils veulent les confisquer pour... l'effort de guerre !

Albus qui du coup avait demander à Hilda si elle pouvait commencer à lui apprendre la langue saxonne avait pu comprendre qu'un juron ou deux avait été prononcé.

Albus qui s'amusa pour l'instant de la situation demanda à Hilda de traduire ce qu'il disais : "En effet il est normal que vous inspectiez nos possessions.
Mais si il était possible que cela soit fait par une personne et que bien sur toute la prudence nécessaire soit précise avec les livres.

Quand à nos armes je n'en est point besoin et nous sommes tous dans ce cas donc il n'y a pas d'arme à confisquer mais si il parlait de ceux de nos grogs la je pense qu'il va y avoir un soucis car concernant ce point-ci c'est non négociable et je ne m'aventurerait pas à aller dire nos gardes de donner leurs armes ils me font trop peur pour ca." finit par dire Albus assez fort pour que cette dernière parti soit entendu par les grogs.

Kimera prit Albus à part.

"Tu crois qu'on pourrait entrer dans la confusion si je fait une diversion? Tout le monde n'est pas obligé de rentré, on peut juste garder un ou deux grogs en plus de nous.

Si on réduit notre groupe et que je donne au garde de la cité de quoi s'occuper, on devrait pouvoir s'en sortir nan? Par contre ça veut dire qu'on rentre sans les livres ou quoi que ce soit...."

"Je ne serais pas contre sur le principe mais laissez des nôtres derrière cela me met mal à l'aise ,mais et c'est la le point que tu as souligné, il faudrait laissez les livres.

Qui nous dit que ces abrutis ne les détruiront pas pour le plaisir, non je pense juste que le garde fait un peu trop de zèle et qu'il faut qu'il apprenne ou est sa place.

Maintenant si tu veux nous offrir un beau spectacle je t'en prit j'ai prit beaucoup de plaisir a voir les effets de ta magie la dernière fois.
Et puis qui ne nous dit pas qu'une diversion ne marcherais pas celui la serait peut être bien obliger de partir ou du moins de se défaire d'une partie de ces gardes. " dit Albus avec le sourire.

"Et puis tu sais rien n'effraie plus les hommes que le feu et les bêtes sauvages."

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